Formés auprès des plus grands spécialistes du domaine, les chercheurs du CEDOPAL assurent la suite de l’entreprise de restauration et de conservation des papyrus liégeois. Nous proposons également des ateliers de restauration dans le cadre des cours de Papyrologie littéraire (LCLA0044-1) et de Papyrologie documentaire (LCLA0062-1), lors desquels les étudiants apprennent les techniques de la restauration de musée de type « ordinaire » et s’exercent sur les pièces originales de nos collections. Par ailleurs, des démonstrations de restauration sont régulièrement proposées au grand public lors d’évènements portes ouvertes à l’ULiège (Journées du Patrimoine, Nuits des chercheurs, etc.)

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La restauration des papyrus (par Antonio Ricciardetto)

Il existe deux sortes de restauration de papyrus :

  • la restauration in situ de papyrus découverts lors de campagnes de fouilles, notamment en Égypte.
  • la restauration de papyrus dans les institutions (musées, universités, bibliothèques, etc.) où ils sont conservés.

Deux types d’intervention sont alors possibles :

  • l’intervention ordinaire, à savoir le dépoussiérage et le déplissage (dépoussiérer, déplisser) du papyrus, sa mise à plat et son séchage (étendre, sécher), sa mise sous verre, ou le nettoyage de ceux-ci, suite à la patine que le papyrus y dépose au fil du temps (encadrer).
  • l’intervention extraordinaire, moins fréquente, sur des papyrus issus de cartonnages ou carbonisés, ou à la suite de mauvaises conditions de conservation (verre brisé, moisissures, action de la pollution, etc.).
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Example d’une restauration de musée, du type ordinaire

Fiche signalétique

Après avoir préalablement placé le papyrus sur une feuille de dessin non acide, on rédige une fiche signalétique dans laquelle sont indiquées les caractéristiques du papyrus (dimensions, état de conservation, provenance, couleur, etc.), ainsi que les interventions à réaliser ;

Dépoussiérage

On commence par un dépoussiérage du papyrus, au moyen de pinceaux, en respectant le sens des fibres ; pour enlever les grumeaux de sable et de boue, on se sert d’outils pointus. Afin d’éviter de salir le papyrus, il faut veiller à changer régulièrement la feuille de dessin ;

Humidification

Le papyrus est ensuite humidifié, en respectant le sens des fibres, au moyen d’un pinceau fin et d’eau distillée. Cette opération assouplit le papyrus et rend ses fibres moins fragiles ; on peut ainsi le déplisser (tout en enlevant le sable caché dans le splis), l’étendre complètement, et remettre en place les fibres désordonnées.

Séchage et « repassage »

Lorsque le papyrus est entièrement étendu, on le recouvre d’une feuille de dessin non acide, et on place le tout sous des poids. On laisse le papyrus sécher de cette manière pendant au moins 24 heures, à l’abri du soleil et des courants d’air. Entre-temps, on réalise des étiquettes qui seront disposées sous verre avec le papyrus.

Mise sous verre

Une fois le papyrus étendu, sec et propre, vient ensuite la délicate opération de la mise sous plaques de verre. Après les avoir nettoyées, on colle l’étiquette identifiant le papyrus (nom + numéro), puis le papyrus lui-même (au centre du verre s’il est seul ou selon un ordre logique, s’il y a plusieurs fragments), au moyen d’un ou deux morceaux de papier collant transparent, très finement coupé, et qui ne doit en aucun cas se superposer à l’écriture. Il faut également veiller à ne laisser aucune trace de doigt sur les verres.

Pour éviter tout déplacement des plaques durant l’opération de fermeture, on les fixes au moyen de pinces. Les bords sont ensuite scellés au moyen de papier collant opaque, à l’exception des angles (sur cinq millimètres environ), pour permettre au papyrus de respirer (il s’agit d’un végétal !), tout en empêchant l’accès à la poussière. Il ne reste qu’à déchiffrer le texte…

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Les outils du restaurateur

Dépoussiérer, déplisser

  • pinceaux de largeur et dureté diverses
  • règle
  • pinces et spatules
  • brosses à dent
  • feuilles de dessin non acides
  • soufflet
  • eau destillée

Etendre, sécher, identifier

  • feuilles de dessin non acides
  • papier collant transparent
  • poids
  • étiquettes

Encadrer

  • mouchoirs en papier
  • nettoyant pour vitres
  • chiffons « microfibres »
  • pinces, ciseaux
  • étiquettes
  • verres
  • papier collant transparent et opaque

Pour documenter chaque étape

  • appareil photographique
  • fiche signalétique

 

Poster restauration (PDF)

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